Confessions érotiques
Tu peux m’embrasser le bout des seins, mais ne me les mords pas !
parMots-clés : Confession intime
Jacques Luchesi, « Paroles de putes », Confessions érotiques, Paris, Mai 2020.
Dans la mémoire d’un homme, il n’ y a pas que des images mais aussi des sons et des paroles captées çà et là. Des paroles qui lui étaient adressées ou pas mais qui, néanmoins, ont fait traces en lui. L’érotisme qui se lie à certaines d’entre elles les rend encore plus prégnantes. C’est le cas pour ces « paroles de putes », toutes prononcées et réécrites à minima pour tenter d’en restituer l’émotion originelle. À la façon de « fusées » baudelairiennes, elles en disent plus long qu’un traité savant sur les multiples rapports qui peuvent s’établir dans ce champ de la sexualité clandestine.
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« Si tu me donnes un peu plus, je me mets toute nue. »
« Tu presses le gland pour faire sortir le sperme qui reste. Après, il faut pisser, ça chasse les microbes. »
« Tout à l’heure j’ai monté un petit puceau, comme toi. Quand il est parti, il était bien content. »
« Tu peux m’embrasser le bout des seins. Mais ne me les mords pas. »
« C’est de l’argent que je veux, pas des bonbons. Tu peux te les garder, tes bonbons empoisonnés. »
« Qu’est-ce que tu as, chouchou ? Tu es tout pâle. Ton cœur bat vite, je l’entends. Tu n’es pas malade au moins ? »
« Louis le boulanger, il aime bien me prendre comme ça. »
« Je me souviens de toi. Tu as joui quand je t’ai décalotté. »
« Tu voudrais te marier avec moi ? Mais on ne serait pas heureux ensemble. J’aime trop ma liberté. »
« Merde. La capote a glissé. Et moi qui prend pas la pilule. »
« Tu veux retirer ton tricot pour me montrer tes muscles. Mais je m’en fous, moi, de tes muscles. »
« C’est que je vais t’en faire des misères, moi. »
« Vas y mon satyre, baise moi. Je suis ta chienne. Crache moi tout ce que tu as dans tes belles couilles. »
« C’est 100 francs et 150 sans soutien-gorge. »
« Allez, en piste. Et voilà, mortibus. »
« Ce que t’es chiant ! T’es chiant. Tout le monde te le dit. »
« Il ne faut pas venir me voir tous les jours. Je ne veux pas que tu te ruines pour moi. »
« J’y peux rien, moi, si tu n’as rien senti. Regarde. Et ça ? C’est pas ton sperme qui coule de ma chatte ? »
« Tu vas voir. Ce sera encore meilleur qu’hier. »
« Eh bien tu ne viens plus me voir. Tu n’as plus envie de moi ? »
« Dis chéri, tu trouves pas que j’ai grossi ? »
« Moi si tu veux, je te fais mal. »
« ça, je le fais seulement à mon petit ami. »
« Si tu veux faire tout ça, trouve toi une femme. Je suis pas ta petite amie, moi. »
« Ah que c’est bon ! Ah que c’est bon ! »
« Il a une bite énorme, ce docteur. C’est un noir. Quand je le vois, je me dis : ce soir, y a bobo les dégâts »
« Et merci pour m’avoir fait l’amour. »
« De temps en temps, quand un client me plaît, je lui dis : tu vois, avec toi j’ai pris mon petit plaisir. »
« Peine-à-jouir ! »
« Et si ce soir, pour changer, on jouait à la pute et au client ? »
« Et tu payes pour faire l’amour, toi, charmant comme tu es ? »
« Flo, elle est là mais elle est occupée. Va l’attendre dans le couloir. »
« Tu vas me prendre. Maintenant ! Prend moi. Je le veux ! »
« Vas y, bourre avec ta bite, salope ! Crache la purée ! Jouis ! Fais plaisir à ta petite cochonne. »
« Ah non, pas de caresse. C’est plus cher, les belles caresses. »
« Excuse moi mais j’ai mes règles. Je peux pas faire l’amour aujourd’hui. A la place, je te fais une bonne pipe. »
« Non, elle vient pas le week-end. Mais moi je suis là, si tu veux. »
« Je suis la meilleure gagneuse de l’Opéra. »
« Reviens plus tard. Y a les flics qui tournent. »
« Vas voir la tatouée. Elle est bien, elle aussi. »
« 100 francs la pipe, 200 l’amour. »
« Non je te fais pas dans ma voiture. Je veux pas de mec sur le siège où s’assied mon fils. »
« Aujourd’hui t’es le premier. C’est toi qui me dépucèle. »
« Moi, ma bouche elle n’aime que les pines. »
« Bon je mets le collant. Et ensuite on va au théâtre. »
« Regarde où il emmène sa vieille mère faire du tourisme, celui-là. »
« 50 euros, c’est cher ? Mais on est à Paris. Qu’est-ce que c’est, 50 euros ? C’est le prix d’un bon restaurant. »
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