Pybrac (III)
Quatrains érotiques (1894)
Auteur : Pierre Louÿs
Pierre Louÿs, Pybrac, Manuscrit autographe, Paris, 1894.
III
Je n’aime pas à voir la vierge trop honnêteQui fait soixante-neuf sur un joli garçonEt suce tout, pourvu qu’on lui fasse minette,Mais qui n’a jamais joui la pine dans le con.Je n’aime pas à voir dans l’église Saint-Pierre,Le touriste qui trousse une fille à genoux,Lui pousse un large vit dans le trou du derrièreEt soupire en citant l’Évangile : « Aimons-nous ! »Je n’aime pas la fille aux poils couleur de crotteQui se trousse en disant : « Chéri ! viens t’amuser ! »Puis se laisse frotter la pine sur sa motteQuand le miché prudent veut jouir sans baiser.Je n’aime pas à voir une fille admirableS’accroupir, s’enculer, s’empaler sur mon vitEt grouiller du derrière et frissonner du râbleEn disant : « Branle pas ! mon amour ! ça suffit ! »Je n’aime pas à foutre un foetus d’avant-terme.Je vois : C’est une fille avec un petit con,Je crève le cul rouge et pisse un jet de spermeMais sans goût, sans amour vraiment, sans passion.Je n’aime pas à voir Rachel sur mon amieM’inviter par le cul pour goûter à la foisLes plaisirs du saphisme et de la sodomie,Et glapir : « Il m’encule ! Il m’encule ! Tu vois ! »Je n’aime pas à voir, après sa fausse couche,La dame aux seins gonflés qui dit en rougissant :« Si vous m’aimez toujours, faites-le dans ma boucheJe ne peux plus baiser. Ma matrice descend. »Je n’aime pas à voir la stupide gamineQui, prise au coin d’un bois, s’égosille à gueuler,Pousse d’horribles cris aux premiers coups de pineEt qu’il faut estourbir pour la dépuceler.Je n’aime pas à voir la brune couturièreQui, voyant sa cliente en pantalon fendu,Lui fourre un doigt mouillé dans le trou du derrièreEt lui dit : « C’est meilleur par où c’est défendu ! »Je n’aime pas qu’au lit, la mère, sans scrupule,Branle son fils, le fasse horriblement bander,Puis s’enconne en disant : « Baise-moi donc crapule !Fous-moi la pine au cul sans me le demander. »Je n’aime pas à voir la fillette annamiteQu’on loue au jour le jour pour un petit écu,Mais qui n’est pas dressée au plaisir sodomiteEt ne gagne son pain que par le trou du cul.Je n’aime pas à voir le potache indocileLequel, sachant très bien que ce n’est pas permis,Couche à poil tous les soirs avec sa soeur LucileEt, dès qu’elle est enceinte, accuse ses amis.Je n’aime pas à voir une blonde ingénueQui me laisse palper sa vulve dans un coin,Manie avec plaisir ma verge toute nue,La branle dans ses poils et me dit : « Pas plus loin ! »Je n’aime pas qu’un vit sorti d’un con trop largeDéfonce horriblement le trou du cul voisin,Lorsque la fille hurle : « Au satyre ! Il décharge !Il me crève ! Il m’encule ! Au meurtre ! À l’assassin ! »Je n’aime pas à voir au bal, ce vestiaireOù, sous l’oeil complaisant de la bonne qui rit,Ma danseuse reçoit mon vit dans le derrièreEt se branle et dit : « Va ! » mais sans pousser un cri.Je n’aime pas la mère offrant sa fille morte(Quatorze ans, quatre poils, pucelle, et cotera)Disant : « Amusez-vous, mais fermez bien la porteEt pinez-la partout, tant que ça vous plaira. »Je n’aime pas, Judith, celles pour qui tu mouilles ;Ces vaches de Lesbos qui n’ont pas de taureaux,Prennent tous les tétons pour des paires de couillesEt les godmichés pour des godelureaux.Je n’aime pas à voir la dame qui déchargeAussitôt que mon vit la touche aux poils du cul.Le flot qui sort du trou la rend encore plus large.J’aime trop son mari pour le faire cocu.Je n’aime pas à voir la mère de familleAvec un godmiché bandant jusqu’au nombrilMurmurer en ouvrant les cuisses de sa fille :« Ne me dis pas maman ; dis-moi petit mari. »Je n’aime pas à voir la fille du conciergeQui me dit, à quinze ans, sur mon petit palier :« Emmenez-moi chez vous pour voir si je suis vierge. »Et qui n’a plus un seul pucelage à souiller.Je n’aime pas à voir la brune blanchisseuseQui me dit en montrant sa fille aux yeux baissés :« Pour saloper un lit elle est bonne baiseuseMais pour laver les draps elle n’est pas forte assez. »Je n’aime pas à voir la gosse qui murmure :« Je marche par la fente et par le petit trou. »Quand la putain d’enfant n’est pas encore mûreEt n’a pas un seul poil… je n’ose vous dire où.Je n’aime pas à voir la jeune fille infâmeQui joue à violer sa mère sur son litEt qui crie : « Ah ! putain ! salope ! t’es ma femme ! »Quand sa mère répond : « Tu bandes, mon joli ? »Je n’aime pas à voir un long vit écarlateLuisant de vaseline et merdeux par-dessousEnculer le trottin dont l’anus se dilateEt qui crie : « Ah ! cochon ! ça valait bien cent sous ! »Je n’aime pas à voir au fond d’une guinguetteLa tonnelle où Fifi déjeune avec Julot,Suce le vit bandant tiré de la braguetteEt crie : « Ah ! qu’il est bon ! Quel foutre de salop ! »Je n’aime pas qu’Irma réponde à son aïeule :« Mais c’est vrai qu’on m’encule ! Ouvre-moi le foiron.Je te chierai du foutre au milieu de la gueuleEt t’auras de la sauce autour de mon étron. »Je n’aime pas à voir dans un pissoir humideLa gamine qui suce un gros patron boucher,Boit le foutre, dégueule, et dit d’un air timide :« M’sieur ! donnez-moi dix sous pour aller me coucher. »Je n’aime pas à voir ces filles de gougnottesQui montrent leurs petits derrières vicieuxEt disent : « Oui ! mais oui ! nous sommes des flottes !Nos moniches pour nous. Nos culs pour les messieurs. »Je n’aime pas la fille au pur profil de sainte,La vierge au con bardé par un gros pantalonQui soupire : « Papa ! maman ! je suis enceinte ! »Et qui pisse une gosse au milieu du salon.Je n’aime pas à voir le lycéen coupableQui va montrer sa pine à la bonne d’enfants,Laquelle entre en chaleur et baise sur la tableEt crie : « Ah ! jouis pas ! Monsieur ! Je vous défends ! »Je n’aime pas à voir deux filles concubinesSe gousser sur leur lit pour la septième foisEt dire : « Pourquoi donc sucerais-je des pines ?Ton foutre seul me plaît. C’est lui seul que je bois. »Je n’aime pas qu’un veuf dise sa jeune bonne :« Sucez-moi bien la queue et vous aurez deux sous. »Chacun voit qu’il la trousse et même qu’il l’enculeMais s’en faire téter, c’est trop. Qu’en dites-vous ?Je n’aime pas à voir qu’une gamine, en verve,Se chatouille l’anus et dise à sa maman :« Dieu m’a donné deux trous, c’est pour que je m’en serve :L’un pour mon enculeur, l’autre pour mon amant. »Je n’aime pas à voir trois petites gaminesM’offrir leurs pauvres culs doublement effondrés,Élargis par les doigts, défoncés par les pines,Et dire en choeur : « Monsieur !… tout ce que vous voudrez. »Je n’aime pas à voir le satyre faroucheQui fesse une trottin près d’un sentier désert,L’enfile par le con, par le cul, par la bouche,Puis lui taille un vagin dans l’aisselle et s’en sert.Je n’aime pas à voir la mère complaisanteQui mouille à pleine bouche un vit américainPour l’entrer dans l’anus que sa gosse présenteEt qui s’écrie : « Il bande ! Ah ! le petit coquin ! »Je n’aime pas à voir la vierge au doigt lubriqueQui, les deux pieds en l’air, masturbe sur le litSon pucelage en rut, gonflé, couleur de brique,Et décharge en baisant le roman qu’elle lit.Je n’aime pas à voir le puceau du ParnasseQui prend une pierreuse en guise de houri,L’entraîne sous un pont, lui lèche la connasseEt trouve que l’amour sent le poisson pourri.Je n’aime pas à voir le docteur en percaleLa matrone qui soigne une fille d’amourEt gaiement la condamne à la douche buccale,C’est-à-dire à sucer vingt-cinq hommes par jour.Je n’aime pas à voir la jeune chevrièreQui présente au bouc noir son petit cul tout nuMais se fourre le vit du bouc dans le derrièreDe peur d’avoir un fils ruminant et cornu.Je n’aime pas à voir le cocher de remiseQui, sur le quai désert, enfile sa jumentPuis essuie à l’écart son vit dans sa chemiseEt regarde le con qui bâille encor fumant.Je n’aime pas qu’au bal, par déveine ou par niche,Quand je flanque mon pied au cul d’une beauté,Mon petit soulier droit reste dans sa monicheEt me laisse perplexe en boitant de côté.Je n’aime pas à voir la nièce consentanteQui douce, et toute nue, et la main sur les yeuxDarde la langue au cul de son énorme tanteEt pleurniche : « Maman, j’aime encore mieux le vieux. »Je n’aime pas à voir un vit solide et largeEnculer une Agnès immonde, qui s’en fout,Et qui crie : « Eh ! maman ! faut-il que je décharge ? »Et se tord le derrière avec un rire fou.Je n’aime pas coucher dans l’herbe, à la campagneAvec une bergère aux tétons chauds et droitsQui m’empoigne les poils, prend sa main pour un pagneMais qui laisse mon vit passer entre ses doigts.Je n’aime pas à voir la jolie ArgentineQui trousse la nounou, lui promet un louis,Caresse le téton, fait bander la tétineEt se la plante au sexe en criant : « Je jouis ! »Je n’aime pas à voir Irma changée en MuseQui se saoule le jour de son couronnementEt répond : « Je sais plus par quel trou je m’amuse.Enfilez-moi partout sans le dire à maman. »Je n’aime pas à voir qu’une gousse ironiqueSuce un clitoris gros comme un bout de nichon,Puis le lâche, l’insulte et lui fasse la niqueEn disant : « Branle-toi tout seul, petit cochon. »Je n’aime pas à voir dans la cour de la fermeLe valet qui déflore un coq sur le fumierEt qui perd dans son cul sept décharges de spermeQuand il pourrait baiser les filles du fermier.Je n’aime pas à voir la jeune fille amèreQui tire un godmiché d’une table de nuit,Se branle avec, et dit : « C’est l’amant de ma mère.Il la baise, il l’encule et tout ce qui s’ensuit. »Je n’aime pas à voir la vierge simple et douceQui dit : « Merde ! on s’écorche à se branler pour vous,Dépucelez-moi vite ou bien je me fais gousseEt la pine ou le con, vous savez, je m’en fous. »Je n’aime pas à voir, le soir, à Saint-EustacheLa dévote à genoux que j’encule si bienEt qui me dit : « Monsieur ! comme le foutre tacheFinissez dans ma bouche et nul n’en saura rien. »Je n’aime pas à voir qu’une souillon d’auberge,Sitôt qu’un voyageur doute de sa vertu,Se trousse jusqu’aux poils pour montrer qu’elle est viergeEt crie en s’écartant : « Tiens ! cochon ! bandes-tu ? »Je n’aime pas à voir cette Sapho masculeQui, dans sa chambre, habille une fille en garçon,Lui baisse la culotte et froidement l’enculeAvec un godmiché plus gros qu’un saucisson.Je n’aime pas à voir deux gousses en familleDont l’une fait la femme et l’autre le mariAdopter un enfant comme leur propre fillePour leur lécher le cul, la bouche et le nombril.Je n’aime pas à voir pendant sa nuit de nocesUn jeune époux trousser la pucelle, et jaunirEn trouvant sur le ventre, autour des poils en brosse,Trois gros vits tatoués près du mot : « Souvenir. »Je n’aime pas à voir la jeune chevrièreQui se trousse à genoux au milieu du troupeauS’ouvre au bouc noir qui vient la saillir par-derrièreEt lui rit quand les poils lui chatouillent la peau.Je n’aime pas à voir la mère trop bonasseMontrer à ses enfants le con qui les crachaEt les entendre dire : « Oh ! la sale connasse !Faut pas compter sur nous pour te bouffer le chat. »Je n’aime pas à voir que la mode se perdeD’introduire le vit aux filles par le con.À force de les foutre en cul jusqu’à la merdeElles n’ont plus qu’un trou. De quoi sert le second ?Je n’aime pas à voir à l’heure où l’on se coucheLa putain qui m’aborde avec des yeux ardentsEt sans me dire un mot, fourre un doigt dans sa bouchePour m’offrir de pisser mon foutre là-dedans.Je n’aime pas à voir que Margot s’accroupisseDevant une façade, ouvre son cul tout nu,Vise le soupirail de la cuisine et pisseSur l’entremets glacé d’un honnête inconnu.Je n’aime pas à voir la bouche obscène et largeD’Iris qui suce au parc le vit d’un bourricot« Pour savoir si c’est bon quand un âne décharge »Et qui trouve à son foutre un parfum d’abricot.Je n’aime pas à voir la Princesse de Z…Toute nue et très grise au milieu d’un souperSe fourrer dans la vulve un os de gigot tièdeEt foutre avec ce vit nouveau, pour s’occuper.Je n’aime pas à voir la môme ridiculeQui va dire en pleurant aux commissariats« Depuis que j’ai neuf ans mon grand-père m’encule ! »Et pour si peu de mal nous fait tant d’arias.
Voir en ligne : Pybrac IV
Texte établi par EROS-THANATOS d’après le manuscrit autographe de Pierre Louÿs, Pybrac (Paris, 1894-1895) : Cahier in-8 (218 x 170 mm) de 67 pages.
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