Je ne savais trop où faire cette remarque : Et le sang dans tout ça?
Je revoyais l'autre jour à la télé le Dracula de Coppola, qui, comme tous les films de vampires ou à peu près, est très sexuel. Et comme ce thème du vampire, et donc du sang, est truffé de codes, on peut dire me semble-t-il qu'il touche au fétichisme.
Quelqu'un a-t-il lu le livre original? Est-il aussi explicite que ce que le cinéma plus tard en a fait?
Je songe aussi aux films de Jean Rollin, où sexe et dents suceuses sont indissociables. (Notez, je vous prie, la musique sifflante, bien à propos, de ces derniers mots...)
Je songe aussi aux Fleurs du Mal, où plusieurs fois ce thème du vampire revient. Ainsi "Les Métamorphoses du Vampire", qui commence ainsi :
La femme cependant, de sa bouche de fraise,
En se tordant ainsi qu'un serpent sur la braise,
Et pétrissant ses seins sur le fer de son busc,
Laissait couler ces mots tout imprégnés de musc :
"Moi, j'ai la lèvre humide, et je sais la science
De perdre au fond d'un lit l'antique conscience.
Je sèche tous les pleurs sur mes seins triomphants
Et fais rire les vieux du rire des enfants...etc
Quand cette femme-vampire aura sucé "toute la moelle" des os du poète, elle se transformera et ne sera plus "qu'une outre aux flancs gluants, toute pleine de pus!"
Alors, et le sang dans tout ça? Ou fallait-il dire : et la succion dans tout ça? et les va-et-vient plus ou moins liquides, plus ou moins nocifs, entre nos corps? Et le temps qui passe? Et la vie, et la mort?